Visite au salon du livre 2/4 : les thématiques

Chaque année, a lieu à Montreuil aux portes de Paris, la grande réunion des professionnels et des amateurs du livre et de la presse jeunesse. C’est une occasion unique pour nous, documentalistes de l’étranger car nous pouvons en 4 ou 5 jours voir, toucher, sentir les nouveaux livres de l’année, découvrir des éditeurs, des collections, rencontrer des auteurs, des éditeurs, des illustrateurs, rencontres qui souvent, donnent lieu à de grands projets pour le lycée, et assister à des ateliers, des conférences qui enrichissent nos pratiques et nos connaissances.

Referat fra bokmessen i Montreuil viet barne- og ungdomsutgivelser fant sted fra 29. november til 4. desember.

Montreuil like utenfor Paris er det årlige møtestedet for bransjefolk og andre bokelskere av sjangeren barne- og ungdomslitteratur og magasiner. Her får vi bibliotekarer fra utlandet en unik mulighet til å se, ta på og oppleve årets nye bøker, oppdage forlag, bokserier, møte forfattere, forleggere og illustratører. Disse møtene fører ofte videre til større prosjekter vi setter i gang på skolen. Det å få anledning til å delta på verksteder og foredrag gir oss verdifullt faglig påfyll som vi tar med oss videre.

 

Episode 2. Les thématiques

Migrants et réfugiés (Mathilde)

Les éditeurs et auteurs jeunesse sont, un peu comme peuvent l’être les séries télévisées, des éponges et des miroirs de la sociétés. L’actualité, la société s’y retrouvent, très rapidement à travers le prisme des livres pour les jeunes, voire très jeunes. Ainsi les migrants et les réfugiés sont omniprésents cette année au salon du livre au travers de documentaires, mais aussi des livres de fiction tel “le nouveau nid des petits marsus” qui est remarquable par sa manière d’aborder le sujet, et parce-que c’est le second volume des marsupilamis vus par Benjamin Chaud, auteur et illustrateur bien connu de nos élèves (il a écrit les aventures du petit ours que son papa cherche partout “Une chanson d’ours”). Benjamin Chaud a choisi de ne pas jeter un regard aux précédentes aventures du marsupial avant de le dessiner, uniquement de mémoire, ce qui, tout en étant très fidèle, lui donne un aspect nouveau.

Des livres pour les dyslexiques (Coralie)

Gros travail des éditeurs pour adapter l’offre au public dyslexique. Les éditions Castelmore ont développé une belle collection à destination des élèves dyslexiques. Silène Edgar est un auteur phare de cette collection, ce qui est une excellent nouvelle car son 14-14 est une vraie réussite. Les livres paraissent en édition simple ET en édition dys. La pastille sur le dos du livre permet d’intégrer ces ouvrages dans les rayonnages du CDI sans avoir à faire une étagère spéciale. Ces livres pourront être lus par tous. Les livres au format DYS ont été entièrement étudiés pour faciliter la lecture. Cela passe par l’objet lui-même : on utilise un format spécifique et on sélectionne un type de papier adapté. La mise en page du livre a été améliorée : une police spéciale (Dyslexie©) remplace les polices habituelles, les alignements sont repensés et le texte agrandi pour être plus lisible. Un travail important est fait sur les retours à la ligne et la ponctuation. Les phrases sont plus courtes, sans que le texte soit dénaturé. Tout est fait pour passer de la lecture-fardeau à la lecture-plaisir ! La collection fera son entrée au CDI très prochainement !

Handicap et “différences”(Mathilde)

Comme on l’a vu avec la conférence sur les héros porteurs de handicap, les différences commencent à apparaître dans la littérature jeunesse, en dehors des livres sur la différence. Néanmoins, je me demande si les élèves de Montreuil et des environs qui étaient en visite au salon peuvent vraiment trouver des albums jeunesse dans lesquels ils peuvent se reconnaître. En clair le monde des albums est encore très blanc. On aimerait y trouver un peu plus de couleur.

 

Problème du ratio déséquilibré de livres plutôt pour les filles// livres plutôt pour les garçons. (Mathilde et Coralie)

Nous avions déjà remarqué cela lors de nos précédentes visite au salon, la littérature dite “pour les filles” domine. Ou plus exactement, que la littérature est très féminisée. On ne compte plus les séries “pour les filles” ayant pour héroïnes des groupe de copines. Hyper “girly”, rose pailleté etc… Nous avons aussi eu l’impression que les romans historiques proposaient également plus d’héroïnes que de héros, mais notre impression est peut être fausse car un éditeur nous a fait remarquer que chez lui, du moins, il y avait exactement autant de personnages principaux masculins que de personnages principaux féminins.

Pour les plus grands, cet écart est bien moins net. Chez Castelmore par exemple, nous nous sommes amusés à compter les héros de chaque sexe et nous sommes arrivés à 50/50 ! Il semble que pour les plus jeunes, les éditeurs s’attachent encore trop à “marquer” les couvertures (rose,…) alors que ces mêmes livres pourraient être lus par des garçons aussi.

A suivre !

Explosions des livres-jeux -cherche et trouve, labyrinthes, enquêtes, livres dont vous êtes le héro… (Mathilde)

Chaque maison d’édition propose son ou ses livres jeu qui vont du livre cherche et trouve, à la manière de “où est Charlie ?” au renouveau des romans dont vous êtes le héros, qui sortent du rayon fantastique pour être proposé à des lecteurs de plus en plus jeunes,avec des thématiques nouvelles : historiques, sociétales…

On observe aussi de plus en plus la création de jeux (puzzles, jeux de société) à partir des livres à succès.

Expansion des mangas dans beaucoup de maison d’édition et plus uniquement dans les maisons spécialisées manga/BD (Mathilde et Coralie)

La collection “Les classiques en Mangas” est déjà un vrai succès au CDI. Cette collection s’est étoffée avec des ouvrages de qualité. Bonne nouvelle, nous trouvons de plus en plus de mangas que même les élèves de cycle 3 peuvent consulter ce qui était très rare il y a peu de temps. Avant cette évolution positive, le caractère violent et les scènes à caractère sexuel ne permettaient pas à ce genre littéraire de faire son entrée au CDI…

 

Vague d’adaptation en BD de succès jeunesse (le journal d’un chat assassin, verte, Ewilan, Enola Holmes, Oksa Pollock…) (Mathilde et Coralie)

 

Pour ma part (c’est Mathilde qui parle) je suis très circonspecte vis à vis de ces adaptations. Va-t-on gagner des lecteurs qui n’auraient jamais lu les romans et accèdent ainsi à ces textes, ou les romans perdront-ils des lecteurs au profit des BD (lecteurs qui auraient lus les romans s’il n’y avait pas eu de version BD) ?

 

Petit débat autour des adaptations BD : il me semble qu’au CDI (là c’est Coralie qui parle !), les lecteurs de BD sont ensuite attirés par la version roman. Ce n’est pas assez systématique mais c’est déjà pas mal 😉

Une offre riche et variée de romans historiques, BD historiques… (Coralie)

Là, c’est un pur bonheur ! Nous vous avions parlé de la conférence avec Sophie Humann qui en est un bel exemple. Journaliste au Figaro Histoire, elle s’attache à ne pas trahir la vérité historique tout en permettant au lecteur de s’identifier. Evelyne Brisou-Pellen est la star des livres jeunesse qui intègrent une intrigue dans le passé. Quelle chance de l’avoir rencontrée ! Sa réflexion sur le langage, les expressions à utiliser est passionnante. En croisant bien fort les doigts, nous aurons peut-être la chance de l’inviter au lycée cette année!

La situation des auteurs / illustrateurs jeunesse. (Mathilde)

Les auteurs et illustrateurs jeunesses manifestaient sur le salon cette année pour nous alerter à propos des leurs conditions de rémunération très problématique. Ils sont très peu à pouvoir vivre de leur revenus d’auteur ou d’illustrateurs. Je tiens à votre disposition à la BCD le numéros du monde des livres sur le salon qui propose un article très intéressant à ce sujet. On peut aussi se renseigner sur le site de la charte des auteurs et illustrateurs jeunesse.

 

La presse jeunesse. Une offre d’une richesse sans égal. (Coralie)

J’ai acheté un bel échantillon de magazines auxquels nous ne sommes pas abonnés au CDI. Il est important pour les élèves de prendre conscience de la diversité de l’offre et surtout de la diversité dans le traitement de l’information. Ces magazines et journaux, ainsi que les nouvelles formations auxquelles j’ai participées, serviront à enrichir le travail effectué sur la presse au CDI. Je cherche encore la revue de rêve en anglais (et non en bilingue).

McDonalds sur le salon. (Mathilde)

Grosse surprise cette année, McDonald’s était présent sur le salon, dans un petit stand il est vrai, mais il occupait toute la quatrième de couverture du programme du salon. Ils se présentaient comme vecteur de culture depuis qu’ils offrent le choix d’un livre à la place d’un jouet avec le menu enfant. J’avoue que je ne sais pas trop quoi en penser.

 

Demain, retrouvez les rencontres que nous avons faites sur le salon.

Coralie Andrau-Fournier, pour le CDI, et Mathilde Berger, pour la BCD

 

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Une réflexion sur “Visite au salon du livre 2/4 : les thématiques

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